lundi 25 mai 2015

Le Voyage de Simon Morley, de Jack Finney

Autant le dire tout de suite, j'ai pris un énorme plaisir à lire le Voyage de Simon Morley, et ça fait du bien!


Paru tout d'abord en 1970, Grand Prix de l'Imaginaire en 1994 un an avant la mort de l'auteur Jack Finney - il est à nouveau publié par Denoël dans la catégorie Lunes d'Encre il y a quelques mois.
Considéré par certains comme un classique de la littérature américaine, je ne le connaissais pour ma part absolument pas et je remercie Babelio et les éditions Denoël de m'avoir permis de passer de si bons moments de lecture.

Pour tout vous dire, je me sens pour l'instant encore plongée dans le New York de 1882 auprès de Simon Morley et de Julia, ce New York dans lequel on entend encore le clip-clop des chevaux, où les femmes portent de longs jupons blancs sous leurs lourdes robes, où la locomotive, en entrant dans la gare, projette des étincelles sur le flancs des chevaux tirant les omnibus, un New York dans lequel il n'est pas rare de trouver des fermes mais aussi des campements d'orphelins cireurs de chaussures et distributeurs de journaux, dans lequel des immeubles de plusieurs étages brûlent en quelques minutes, où l'anesthésie n'existe pas encore, et les empreintes digitales non plus et où, de la Statue de la Liberté, n'apparaît alors que le bras immense tenant le flambeau, posé à Madison Square sans le reste du corps.
C'est ce New York que va découvrir Simon Morley, simple illustrateur qui reçoit un jour un étrange visiteur, lui proposant - car il correspond exactement au profil recherché par ce petit groupe de chercheurs - de tenter une incursion de quelques minutes, voire quelques heures, dans le passé.
Quelques autres hommes et femmes ont déjà été sélectionnée, l'une pour découvrir le Paris de 1451, un autre Denver en 1901. Le risque: modifier le présent, comme une simple brindille, prisonnière d'un caillou, pourrait modifier un cours d'eau.

le Dakota, où Simon Morley s'est préparé moralement et physiquement à son voyage dans le temps

Bien sûr, Simon Morley décide de mener une enquête généalogique pour Kate, qu'il aime, et bien sûr, là-bas, il rencontrera Julia, une femme bien de son siècle mais qui n' pas froid aux yeux et l'accompagnera lorsque son enquête deviendra sérieuse.
Mais ici, pas d'effets spéciaux, de complots ni de courses haletantes pendant au moins la grosse moitié du livre. Au contraire une aventure d'une simplicité déconcertante, un tempo agréable mais jamais ennuyant et une manière d'éviter des clichés attendus au coin de chaque page avec humour et subtilité.
Enfin, l'auteur s'est amusé à parsemer le livre de photos et croquis de Simon Morley représentant Central Park, New York sous la neige ou les personnes qu'il rencontre, ainsi que lui-même en homme de 1882 pour authentifier son témoignage.



Je vous l'ai déjà dit, j'ai plongé avec Simon Morley dans cet univers si éloigné des vieilles photos figées en noir et blanc et j'y serais bien restée plus longtemps, malgré les 500 et quelques pages.
S'il y a eu quelques maladresses et effets de style un peu appuyés en particulier vers la fin, je suis toute prête à pardonner Jack Finney qui m'a également fait revoir les idées qu'on peut avoir d'un monde dans lequel on n'a jamais vécu.
Si un jour un film n'est pas tiré de ce livre, je serai bien surprise!

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