samedi 9 mai 2015

Couleur de peau: miel, de Jung

Je n'aimerais pas que ce livre suscite la pitié, plutôt qu'il touche les gens par son humour, sa charge émotionnelle et son ton décalé".
Et bien c'est gagné! Le lecteur est interpellé gaiement par un orphelin coréen qui nous incite à réfléchir à sa situation et celle de son pays, se moquant tour-à-tour des Longs Nez et des Chinetoques, tout en nous parlant de l'émotion ressentie lorsqu'il peut poser sa tête sur les genoux de tante Yvette.
Que penser de l'adoption? Jung s'interroge. Indignation de cette vague d'orphelins en Corée du Sud et du statut des femmes dans les années cinquante, humilié par son statut d'adopté, mais élevé dans une vraie famille avec des frères et soeurs affectueux, sauvé d'une mort probable, d'une existence difficile...


Pourtant tout n'est pas tout rose pour le petit Jung: ses parents adoptifs ne sont pas des perles en matière d'affection et de tolérance et il en aurait bien besoin. Son effronterie cache la mélancolie de ne connaître sa mère qu'il aime plus que tout, et malgré tout, et l'étrangeté de ne plus connaître son pays, dans lequel il a pourtant vécu cinq ans.
Enfin, les illustrations sont claires, gaies, touchantes.

A la fin du roman graphique, Jung nous explique comment il en est venu à écrire ce livre si différent de ce qu'il avait fait jusqu'ici: le besoin d'aborder le thème de l'adoption, acte qui n'est pas anodin et à appliquer avec précaution. On comprend que dans son cas, c'est l'amour sans restriction de ses frère et soeurs qui ont rendu sa vie plus facile, mais ses parents adoptifs n'ont pas compris ses besoins.

Ce roman est le premier tome d'une série de trois et il a été adapté en 2012 au cinéma. J'ai hâte de découvrir la suite!





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