mardi 2 juin 2015

changer la vie d'Antoine Audouard

Si le début du roman m'a légèrement déstabilisée - le titre du chapitre en anglais, sans doute le titre ou les paroles d'une chanson, l'interpellation d'un "tu", des références au Mépris... - mais agréablement surprise, passé quelques pages, le récit s'installe peu à peu et se lit de plus en plus aisément.
1981, l'année de l'élection de François Mitterrand, source de promesses d'une nouvelle vie pour une bonne partie des intellectuels dont les jeunes André et François font partie. autour d'eux on milite, on argumente, et du haut de ses 30 années de recul, André émet des réserves sur cette promesse de changements.
1981, c'est surtout pour nos deux jeunes étudiants l'année qui fera sans doute d'eux des hommes. Tous deux s'embarquent, suite à la rencontre d'une riche Américaine qu'ils sont chargés d'escorter pour un soir, à New York pour y travailler tout un été.
Jamais Antoine Audouard ne tombe dans la nostalgie, les regrets ou le paternalisme, au contraire le ton est frais, moderne, le livre est un plaisir à lire. Il touche sans en avoir l'air des thèmes tels que la résistance et la torture par le personnage de Jenny qui m'a particulièrement touché. Les personnages sont attachants, qu'ils soient secondaires ou même à peine évoqués et je serais bien restée un petit moment supplémentaire avec eux.
  Les phrases, entrecoupées de dialogues en discours indirect libre, font la part belle à l'anglais - j'avoue que ce n'est pas toujours très naturel -, expressions qu'un traducteur critique s'empresse de traduire et de commenter.
J'avoue, j'étais un sceptique au moment de la réception du livre, m'attendant à une écriture plus classique et nostalgique et au fur à et mesure que j'avançais dans le récit mon plaisir grandissait.

Je remercie Babelio et Gallimard pour cet envoi!


Ain't that a bitch?" dit-il en s'essuyant le front, puis il me secoua la main. "André, so glad you made it here. Le dernier stagiaire qu'on a perdu a fini par être retrouvé dans l'Hudson au bout de trois mois; avec toi on est en progrès..."

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