dimanche 21 février 2016

Voyage aux îles de la Désolation, d'Emmanuel Lepage



 Au premier abord, j'avais hésité à prendre ce livre, trouvant les illustrations trop ternes et trop réalistes, mais le titre m'a retenue. Finalement, ce seront elles, surtout, qu'il me restera quand je repenserai à cette magnifique BD!L'auteur, Emmanuel Lepage, se retrouve embarqué à bord du Marion, en partance pour l'autre bout du monde: les îles australes Crozet, Kerguelen, Saint-Paul et Amsterdam, au sud du continent africain. Son rôle, illustrer, auprès de son frère photographe et de leur amie Caroline, journaliste, la rotation des équipes scientifiques travaillant sur ces îles.
On ne peut pas dire que le récit soit plein de rebondissements, mais le voyage en lui-même et la vie de ces marins et scientifiques est une aventure en soi. Isolés du reste du monde dans un milieu hostile de glace et de tempêtes, entourés de manchots et d'éléphants de mer, interdits de cultures de fruits et de légumes pour ne pas nuire à la flore endémique tout comme ils vont l'être bientôt de bétail, ces hommes et ces femmes qui oeuvrent pour la science méritent la reconnaissance et c'est l'objectif de cette BD, faire connaître leur travail et ce qu'ils endurent.
Les marins du Marion ne sont pas en reste. Il en faut d'exceptionnels pour lutter contre la violence de la nature et mener ces scientifiques à bon port. 


Le récit de cette rotation est efficacement racontée, les îles baignent dans le mystère dont Lepage essaie de s'emparer, parfois désemparé de ne les découvrir que pour quelques heures, quelques jours. Toutes ont un passé, des deuils, des couples qui se forment, des tragédies du temps des colonisations. 
Mais là où j'ai été époustouflée, c'est par la maîtrise de Lepage quant aux illustrations: crayons noirs, aquarelles, gouache, et notamment la texture du papier épais que l'album rend si bien, un véritable travail tour-à-tour de précision et d'aplats de couleur. 
Lepage dit s'attacher au réalisme mais, je dois bien l'avouer, ce sont ses paysages impressionnistes qui m'ont subjuguée.





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